18 septembre 2006

[Publication]Le dernier Sciences Humaines vient de paraître...

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L'un des comptes rendus est particulièrement intéressant :

Intelligence : une hypothèse racialiste resurgit

par Claudie bert

Démontrer des différences d’intelligence en fonction de la couleur de la peau constitue un objectif récurrent pour certains chercheurs depuis que la psychologie existe. C’est à travers les données du climat qu’une étude récente vient de ranimer une vieille polémique sur les recherches à tonalité raciste.

Les gens à peau claire habitent les pays froids, les gens à peau sombre les pays chauds ; la vie étant plus difficile dans les pays froids, s’y adapter demande plus d’intelligence, et donc l’intelligence aurait constitué un avantage sélectionné par l’évolution pour la survie dans les pays froids. Telle est l’hypothèse explicative d’une série d’études de deux chercheurs anglo-saxons, J. Philippe Rushton et Richard Lynn, qui ont soutenu dans les années 1990 l’existence d’une corrélation selon laquelle la couleur de peau de la population indigène d’un pays est inversement proportionnelle à son niveau moyen d’intelligence.

La controverse que ces études suscitent régulièrement vient de rebondir, à l’occasion d’une publication dans la revue Intelligence de deux psychologues américains, Donald I. Templer et Hiroko Arikawa, qui ont voulu évaluer précisément la corrélation entre couleur de peau, climat et intelligence.
[...]
Dans la revue Intelligence du printemps 2006, cette recherche est mise en perspective par deux commentaires radicalement opposés.

Le premier, court et élogieux, est signé d’un certain Arthur Jensen, célèbre auteur d’un livre qui fit scandale et provoqua aussi une controverse aux Etats-Unis, The Bell Curve, où il démontrait que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs, démonstration plusieurs fois invalidée depuis par d’autres recherches…

Le commentaire d’Earl Hunt et Robert Sternberg, nettement plus long, est, lui, plutôt trempé dans le vitriol. Ils dénient toute valeur scientifique à l’article ; rien ne trouve grâce à leurs yeux dans l’étude de D.I. Templer et H. Arikawa : ni les données, ni leur interprétation, ni l’analyse des résultats. Les QI ? Ils sont calculés sur des échantillons de tailles variables selon le pays, dont très peu sont représentatifs de l’ensemble de la population ; et en outre, sur les 129 pays recensés, il y en a 74 auxquels les auteurs ont attribué un niveau « estimé » de QI en extrapolant les chiffres dont ils disposaient pour les pays voisins – une méthode que récusent E. Hunt et R. Sternberg. La couleur de la peau ? En la faisant évaluer par trois étudiants qui n’avaient pas de connaissances particulières dans ce domaine, c’est le tableau des idées préconçues de ces étudiants sur la couleur de peau qu’ont dressé les chercheurs.

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