Vers une identité européenne

Dans le droit fil de certaines recherches menées au sein de notre université (e. g. Baugnet, 1994, 1995, 2003; Baugnet & Fouquet, 2006 ; Madiot, 2006; Madiot & Mihailov, 2003; Fouquet, 2005), la revue Pour la Science publie un article de Bénédicte Salthun-Lassalle sur l'identité européenne, extrait :

Vous considérez-vous français ou européen ? Avez-vous dit Oui ou Non au projet de Constitution européenne ?

Avec les résultats de ce référendum, l’Europe semble en panne. Mais certains observateurs s’intéressent au sentiment d’identité des Européens. Wolfgang Lutz et ses collègues de l’Institut iiasa et de l’Institut d’études avancées, en Autriche, ont montré que les habitants de l’Europe des 15 se sentent de plus en plus européens.

Les sondages Eurobaromètres de 1996 (un an après que l’Europe est passée à 15 membres) et de 2004 ont interrogé les Européens : « Dans un avenir proche, vous sentirez-vous seulement Français (ou Allemand, ou Espagnol, selon la nationalité), Français (ou nationalité adaptée) et Européen, ou Européen seulement ? » Les sociologues ont regroupé les deux dernières réponses en une catégorie nommée identité multiple.

En 2004, 42 pour cent des personnes sondées se considéraient d’identité nationale, et 58 pour cent se sentaient Européens (d’identité multiple). On note quelques différences d’un pays à l’autre (voir la carte). En moyennant les résultats de 1996 et de 2004, on constate que 68 pour cent des Français se perçoivent européens. En outre, les jeunes de tous pays se considèrent davantage européens que les personnes plus âgées (voir les courbes). Si les résultats continuent à évoluer ainsi, en 2030, 80 pour cent des plus de 18 ans et 60 pour cent des plus de 60 ans se jugeront européens.